Michel Houellebecq remonte sur scène ! **
Mercredi 20 avril 2022. Palais Jacques Cœur, Bourges.
Après deux ans d’absence, la ville de Bourges retrouve son Printemps ! Des milliers de festivaliers, venus de toute la France se pressent dans les rues anciennes et chargées d’histoire de la ville. La capitale du Berry se veut capitale de la culture, le temps de quelques jours !
Mais c’est dans un endroit plus calme que je me suis rendue, à l’ombre des concerts, direction le palais Jacques Coeur pour assister au spectacle de Michel Houellebecq, Existence à basse altitude. Nous étions une petite trentaine, à attendre sur la place, devant la porte d’entrée moyenâgeuse. Principalement des amoureux de la poésie et des mots. Une « Houellebecquienne », un ouvrage de Andrei Makine entre les mains, me confit être venue spécialement d’Orléans, pour écouter Houellebecq et ses acolytes déclamer ses vers.
La grande porte s’ouvre, une poignée de journalistes pénètrent dans la cour, encerclée de tours. Le spectacle a lieu dans une petite salle, ambiance intimiste. Rideaux tirés et lumière rouge.
Les quatre acteurs entrent en scène, très discrètement, et prennent place sur les 4 chaises disposées sur l’estrade. Ils se font face, dans le silence, durant 15 longues minutes, sous une musique électro, composée par Traumer. Nous n’avons Dieu que pour lui, le maître, Houellebecq assis en second plan. Les vers se déclament, entre silence et vérité des textes. L’écrivain se tient face à nous, avec son charisme timide surjoué, cela fait parti du personnage. Sa poésie, profonde, est récitée avec lucidité par trois autres acteurs qui l’accompagnent : Margot de Rochefort, Hugues Jourdain et Victorien Bornéat (également créateur du spectacle).
Pendant une heure, on n’écoute pas ces poèmes, on les vit. On vit l’amour, on vit l’ennui, la détresse et les longues nuits. Sa voix, son attitude, sa maîtrise des silences et sa douceur, Houellebecq était tel que je me l’étais imaginé. Ce mercredi 20 février restera gravé dans notre mémoire, comme un moment à part avec la rencontre de quelqu’un que j’admire. Énormément. Pendant une heure, j'ai vu Houellebecq heureux.
Laurine V. 18 ans, Le Blanc, France